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Deux projets au sud du massif soulèvent en 2009 une opposition massive des habitants et des élus
Au début des années 2000, les communes de Crespian, Combas et Montmirat et Moulézan ont conjointement mis à l’étude deux projets éoliens voisins sur les parties de leur territoires situées dans le massif du bois des Lens.
Les firmes impliquées étaient THEOLIA pour Crespian, Combas et Montmirat, et TENCIA, une firme espagnole rapidement absorbée par ALSTOM.
Selon la procédure, les enquêtes publiques ont eu lieu de début mai à fin juin 2009. Les habitants riverains du bois des Lens y ont massivement participé : 1250 personnes ont laissé leurs observations dans les registres, exprimant pour 94,32 % d’entre eux une opposition à ces deux projets éoliens ! Les enquêteurs publics ont émis, de façon indépendante, un avis défavorable pour chacun des deux projets.
Leurs conclusions :
- “Est-ce que les aménagements et les mesures compensatoires seront suffisamment efficaces compte tenu des avis très réservés, voire contradictoires, qui ont été donnés par les différents corps de sapeurs-pompiers même après l’avis favorable du SDIS ?”
- “L’impossibilité de toute intervention aérienne en cas d ’incendie de forêt …”
- “La crainte ou même terreur des populations de voir se reproduire les incendies dévastateurs du passé”
Un point remarquable ressort de l’enquête publique : le projet de Moulézan, met en danger le village voisin de Montagnac, déjà touché de façon tragique par les précédents incendies, et défigure ce village par un impact paysager certain, une double conséquence que le village de Moulézan lui-même ne subira pas, de par sa situation en contre-bas et à l’ouest du massif des Lens.
Une longue procédure juridique
Le 10 novembre 2009, le préfet du Gard refuse les permis de construire, en raison du risque incendie, et de la mobilisation de la population.
Mais les firmes à l’origine des deux projets ont décidé de faire appel des décisions du préfet du Gard devant le Tribunal Administratif de Nîmes.
Le 8 novembre 2012 le Tribunal Administratif de Nîmes donne raison au préfet et au Collectif d’associations pour la défense du bois des Lens, confirmant ainsi le rejet de ces projets de parc éolien dans le massif du bois des Lens.
Mais les promoteurs de ces projets déposent un recours auprès de la Cour Administrative d’Appel de Marseille.
Le jugement du 26 septembre 2014 de la Cour Administrative d’Appel de Marseille conclura à l’inverse pour le projet situé sur les communes de Crespian, Combas et Montmirat, et écartera le recours pour celles situées sur la communes de Moulézan, sur la forme (non respect des délais de recours). Il annulera le jugement du Tribunal Administratif de Nîmes, malgré l’avis du Rapporteur public, qui reprenait tous les arguments du Collectif des Lens, et abondait dans le sens du refus des permis de construire par le Préfet du Gard.
La décision du Conseil d’État
En date du 23 décembre 2015, sur le recours de l’État lui-même, via le le ministre du logement, de l’égalité des territoires et de la ruralité, le Conseil d’État annule l’arrêt de la Cour Administrative d’Appel de Marseille du 26 septembre 2014. Il reconnait l’aggravation du risque incendie du fait même de la présence d’éoliennes dans le massif boisé des Lens et renvoie l’affaire devant cette même cour.
En date du 8 décembre 2016, la Cour Administrative de Marseille, devant laquelle le Conseil d’État a renvoyé l’affaire, confirme le rejet des recours déposés par les promoteurs de ces projets.
A ce stade il semblait que tout projet éolien dans la garrigue du bois des Lens était enterré…
Le maire de Moulézan relance deux fois son projet
Or en décembre 2014, la mairie de Moulézan et la firme Alstom avaient mis à l’étude un nouveau projet sur le même site, mais ne comportant cette fois que 7 éoliennes. Ce projet est abandonné en avril 2015 sans doute en raison d’une évolution interne de la firme Alstom.
Rebondissement en avril 2017 : la firme Quadran et la mairie de Moulézan mettent à l’étude un nouveau projet, sur le même site que celui choisi précédemment, mais avec des éoliennes plus hautes (150 m) !
En 2017, Quadran est racheté par Direct Énergie, lui-même racheté par TOTAL en septembre 2018.
En mai 2021, TOTAL devient TotalEnergies, tandis que Quadran, devenu Total Quadran, prend l’appellation « TotalEnergies renouvelables ».
A travers toutes ces vicissitudes, un élément de stabilité : le technicien chef de projet présent dès le début avec la firme Tencia est resté le même, comme s’il avait emmené avec lui son projet chez Quadran.
Voir aussi :
QUADRAN sur Wikipedia
Site Internet de TotalEnergies