Doit-on détruire l’environnement pour de l’électricité ?

Le crédo de la séquence « Éviter, Réduire et Compenser »

Depuis 1976, tout aménageur doit par principe et de par la loi « Éviter » de détruire l’Environnement. S’il ne peut « Éviter » il se doit de « Réduire » son impact. Et si « Éviter » et « Réduire » sont insuffisants, il doit « Compenser« .  Oui, mais… C’est ainsi que depuis 1976 on ne compte plus les textes de loi qui ont contribué à minorer les notions  » Éviter » et « Réduire » afin de ne retenir que la notion de « Compenser« . C’est ainsi que les études d’impact aboutissent généralement à de pseudo-compensations consistant à proposer des solutions censées réparer les dégâts commis par le projet d’aménagement.

La nature est ainsi faite que ce qui a mis des lustres à prospérer est irremplaçable

Une forêt distante ne remplace pas une autre forêt qui a été rasée pour y implanter un champ d’éoliennes. On ne remplace pas des zones de nidification, des zones humides, des gisements préhistoriques, des nappes phréatiques et toutes sortes de sites indispensables aux équilibres environnementaux locaux ou qui appartiennent au patrimoine anthropique.

Ce n’est pas l’avis des industriels et des financiers pour lesquels un secteur géographique représente un gisement de revenus et de bénéfices. Ceux-là considèrent que l’on peut toujours compenser, qu’il suffit de convaincre l’administration ou les juges. Et tant pis si les grenouilles, les papillons, les piafs ne veulent pas déménager pour aller ailleurs sur les terrains qui « compensent » et où généralement il n’y a eu que peu de grenouilles ou pas les mêmes, ou d’autres papillons puisque les fleurs n’y sont pas les mêmes, ni d’autres piafs puisque des primo-arrivants y sont déjà installés et que la promiscuité y est mal vécue pour cause de conflits d’espèces.

Investir en garrigue est illogique

Dans le Gard les projets de parcs éoliens en garrigues ont tous été stoppés dès que les habitants du terroir, les administrations de l’État ou du Département ainsi que les juges ont compris que la notion « Éviter » était logique, raisonnable et qu’elle s’imposait. On n’impose pas des aménagements industriels au milieu de forêts qui peuvent s’enflammer à tout moment même en dehors de l’été. On n’impose pas des sources de pollution dans des massifs calcaires sous lesquels demeurent des nappes d’eau parfois gigantesques et qui sont une ressource aussi fragile que la forêt au-dessus. On n’impose pas des outils de production industriels sur des territoires qui doivent une partie de leur survie au tourisme issu de la beauté et de la tranquillité des paysages.

Rien ne peut compenser la destruction de tout ou partie d’un environnement naturel. Et encore plus quand il s’agit d’une zone fragilisée par le sol pauvre et le climat souvent violent.

La production d’électricité est liée à la facilité. Combien de sites ont été massacrés pour y implanter des centrales électriques de toute nature. A de rares exceptions près, mis à part quelques plans d’eau aux qualités difficilement contestables, la production d’électricité en milieu rural s’est toujours faite au détriment de l’environnement.

Les industriels devraient éviter de penser au bois des Lens et à la garrigue du Gard et des départements voisins.

Il n’y a rien de compensable par ici…

Qu’ils prennent le large !


En savoir plus :

Rappel à la loi

Éviter, réduire, compenser avec les éoliennes

 

 


Collectif du Bois des Lens